Oliu Di Corsica, histoire d'une Appellation d'Origine Protégée
Choix du signe de qualité et historique de la mise en place de l’AOC, évolution vers l'AOP
Une huile garantie d'origine
La réglementation concernant l’étiquetage des produits alimentaires est une des bases de la protection et de l’information du consommateur. Les données portant sur l’identification, la localisation, l'authentification et la sécurisation d’un produit sont autant d’éléments qui permettent d’en assurer la traçabilité.
Dès la fin des années 90, la réglementation a évolué dans l'objectif d'une plus grande transparence; seul un produit soumis à un cahier des charges permettant d’en assurer la traçabilité pouvait porter la mention de son origine régionale.
En 1997, afin que les oléiculteurs corses aient la possibilité de mentionner sur leur étiquette l’origine de leur produit, le SIDOC (Syndicat Interprofessionnel Des Oléiculteurs de Corse), organisation représentative de l’oléiculture corse, s’est penché sur le choix d’un signe de qualité et d’origine.
Les méthodes de production liées au terroir, au patrimoine ancestral et au savoir-faire ont unanimement mené les producteurs insulaires à souhaiter la mise en place d’une AOC, label qui reconnait une typicité liée à un terroir.
Le SIDOC se devait d’argumenter ce choix auprès de l’INAO ; c’est donc sur le produit qu’ont été menés les premiers travaux dès 1998. Les éléments issus d'une collaboration de plusieurs années avec Christian Pinatel, chef de Jury agréé AFIDOL, ont permis de définir une typicité organoleptique propre à l’Huile d’olive de Corse : « douce, légère ardence, légère amertume, goût de pâtisserie, de miel, d’olives mures, odeurs de maquis » (C.Pinatel). Elle se distingue ainsi de toute autre production.
Parallèlement sont menées des études sur les variétés composant le verger oléicole corse, ainsi que sur les techniques culturales.
En 1999, une « Demande de reconnaissance » est déposée auprès des services de l’INAO accompagnée d’une proposition de cahier des charges. Les nombreux échanges avec l’INAO et divers remaniements du document ont permis de déposer en février 2001 la « Demande de reconnaissance en Appellation d’Origine Contrôlée », tandis qu’est menée parallèlement une démarche de sensibilisation des producteurs au projet d’AOC.
En novembre 2001 suite au passage en Comité National, le SIDOC recevait un avis favorable de recevabilité du projet. Une commission d’enquête était nommée, qui dès janvier 2002 a commencé à faire connaissance avec notre territoire. Les nombreuses visites ont permis de préciser les caractéristiques organoleptiques du produit et la définition des conditions de production.
A la demande de la Commission d’enquête, Le Syndicat AOC Oliu di Corsica, émanation du SIDOC, est créé en juin 2002 :
La pré-reconnaissance de l’AOC est intervenue en juillet 2003, 123 oléiculteurs ont participé au « Galop d’essai » pour la campagne 2003/2004..
Le 17 juin 2004, la proposition de Décret, était acceptée en Commission Nationale de l’INAO; il fut signé en octobre, pour une parution au Journal Officiel du 28 novembre 2004.
Les particularités organoleptiques de notre huile, la spécificité de notre verger et des méthodes de production,
mais surtout la cohésion des oléiculteurs autour du projet ont mené à la naissance de
L’AOC « Huile d’olive de Corse » ou « Huile d’olive de Corse – Oliu di Corsica ».
De l'AOC à l'AOP
L'Appellation d'Origine Protégée est, depuis 2007, la reconnaissance européenne de l'Appellation d'origine Contrôlée.
Comme l'AOC, l'AOP désigne la dénomination d'un produit dont la production, la transformation et l'élaboration doivent avoir lieu dans une aire géographique déterminée avec un savoir-faire reconnu et constaté.
Depuis mars 2009, les oléiculteurs qui adhèrent à la démarche AOP ont l’obligation de faire figurer la mention AOP sur les étiquettes et d’intégrer le logo européen.
Egalement depuis cette date, chaque producteur a obligation de faire figurer sur son étiquette l’origine de l’huile, et ce, dans tous les pays de l’Union Européenne.
Il est à souligner qu’un producteur n’adhérant pas à la démarche AOP ne doit pas faire figurer sur son étiquette la mention d’une origine géographique autre que celle de son pays de production.
Ainsi, hors AOP, la seule possibilité d’étiquetage est la mention "huile d’olive de France"